vendredi 11 juin 2010

L'Eclat des Lieux


Le vernissage de l’exposition d’affiches ’’L’éclat des lieux’’ était un moment incroyable. Les habitants et les visiteurs se sont retrouvés dans la rue Guichard. Cette rue n’est quasiment plus habitée, la plus part des façades sont murées, certaines sont en partie démolies depuis des années et laissées ainsi comme des blessures béantes et inhospitalières.
Cependant pour qui sait regarder, cette rue laisse entrevoir à fleur de béton, une vie intense et souriante dans un quartier animé du sud de la France. La petite placette qui la surplombe, aujourd’hui désertée et en friche, résonne des discussions tardives des habitants les soirs d’été alors que les enfants jouent et crient dans la rue. On peut imaginer le son des rideaux métalliques des nombreux commerces qui étaient là, le bruit des vélos des minots et la douceur des chaudes soirées d’été à Marseille.

Durant quelques heures, sans architecte ni urbaniste et pour un coût dérisoire cette rue et cette placette ont été réhabilitées. Les gens étaient là, discutaient, riaient, racontaient la rue, le quartier, imaginaient l’avenir, rêvaient. Une dame est venu avec des samoussas et des gâteaux, les enfants jouaient en mangeant des bonbons, Nine, une vielle dame qui habite encore la rue, la plus vieille habitante du quartier, s’est mise à la fenêtre surprise par cette agitation inattendu.

’’ ça alors ! On n’avait encore jamais vu ça ici !’’ dit-elle en parlant de ce vernissage.

Ne pouvant descendre les escaliers pour nous rejoindre elle a lancé ses clefs à Sandra Comptour (Le compas dans l’œil, association qui a mis en place cette expo) afin qu’elle monte la rejoindre pour lui parler de ’’L’éclat des lieux’’.

Nous avons déambulé ensemble dans la rue Guichard, parlé des affiches, nous avons fait connaissance, un monsieur a proposé de faire un barbecue sur la placette le 15 juin...

Alors qu’on entend partout crier au soit disant échec des politiques culturelles, qu’il semble que la culture ne soit plus qu’une marchandise qui doit s’autofinancer, se vendre, s’acheter, se chiffrer, que la réussite se comptabilise en nombre d’entrées et en chiffre d’affaire, nous avons vécu lors de ce vernissage un moment de culture incroyable et grandement réussi.
Christophe Modica

Merci beaucoup à Nelly Flecher et Sandra Comptour de l’association ’’Le compas dans l’œil’’ d’avoir permis que ce moment et bien d’autres existent.

Merci à Myriam Leon pour les photos ci-dessus.

Merci à vous toutes et tous qui étaient présent.

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